En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation d'un simple cookie d'identification. Aucune autre exploitation n'est faite de ce cookie. OK

La fête de la Saint Jean : La Joanada

 

 

Del temps de memòria perduda, depuis la nuit des temps, en Occitanie notamment, les gens allument de grands feux de joie (désignés sous les noms de flairon, falhada, radal, fenestret, solastret, ou rabinèl) à la tombée de la nuit et font la fête autour en y associant de nombreuses croyances ou traditions. Le soir du 23 ou du 24 juin, les gens d’un même quartier, d’un village ou même simplement d’une ferme se rassemblent autour d’un lenhièr (bûcher). À la nuit tombée, a jorn falit, on allume le feu en criant  ou en chantant: "Sant Joan lo desirat, ont siás-tu tant demorat ? Darrièr un espic de blat, florit amai granat". Des rondas et farandòlas sont jouées ou chantées pendant que les gens dansent autour du brasier.

 

Si aujourd’hui, cette fête est surtout l’occasion de se retrouver ensemble et de se réjouir, on peut y retrouver certaines traditions. Ainsi une fois que le feu est assez bas, jeunes ou moins jeunes sautent par dessus en guise de porte bonheur. Quant aux amoureux le franchissant main dans la main, c'est dans le but de se maridar dins l’annada. Ce feu pouvait avoir bien d’autres vertus magiques : préventives lorsque l'on s'y chauffait le dos afin de prévenir les douleurs durant l'année, curatives avec les cendres du feu sur lesquelles on fait passer le bétail pour le protéger du piétin ; prophylactiques avec le tison de la Saint Jean conservé dans les maisons pour protéger de l'incendie ; répulsives avec le feu allumé pour éloigner fourmis, pucerons ou couleuvres…

 

Alors que la Joanada a aussi pour fonction de protéger les récoltes, le jour de la Saint Jean serait de surcroît particulièrement propice à la cueillette de diverses plantes. Conservées dans le grenier, elles servent tout au long de l’année pour confectionner des tisanes ou parfois même des soupes. Par ailleurs certaines d’entre elles, réunies en bouquets que l’on accroche sur les portes ou conservées dans les maisons, auraient des vertus prophylactiques notamment contre la foudre et l’incendie, ou bien tiendraient lieu de porte-bonheur. Voici quelques unes de ces plantes : lo trescalan (millepertuis) ; la paratalha ou l’èrba del vent (pariétaire) ; lo blaisan (bouillon blanc), l’aspic (lavande), la sàlvia (sauge), la frigola (thym), l’escureta (prêle), lo campanet ou la pervenca (pervenche), lo bregason (petit houx), l’aleda (asphodèle), etc.

 

La Saint Jean marque également la fin des contrats de louage des vailets (valets de fermes), la Cançon de la Sant Joan, dont vous trouverez plusieurs versions ci-dessous, célèbre cet événement et permet bien souvent d’exprimer les rancœurs accumulées durant l'année contre les maîtres de fermes.

 

Via les liens ci-dessous vous pourrez compléter vos connaissances sur la Joanada en accédant à des ressources photographiques et sonores, vous pourrez également, pour des recherches plus approfondies, accéder à la liste des notices des enregistrements que nous possédons :